Quartier des Abbesses Chelles Gagny.
par Bruno Mellier.
Une immense décharge

Lire sur certains sites internet : "terre calcaro-marneuse" pour évoquer la richesse des sols de la carrière Saint-Pierre, me laisse songeur... 

Ayant assisté, mois après mois, année après année, au comblement de la plus grande partie de la carrière, ma version est un peu différente et en lieu et place des terres calcaro-marneuses invoquées, gisent bel et bien les déchets de la civilisation qu'on dit moderne :

Une épaisse couche de gravas, au milieu de laquelle "reposent" des dizaines de carcasses de mobylettes, des matelas, des appareils ménagers obsolètes et tout un tas d'autres matériaux à dégradation lente... 

Les remblais occupent plus de 80% de la surface des carrières de l'Est telle qu'on les connait actuellement. 

Les seuls endroits non remblayés sont les abords de l'entrée des galeries de première masse et l'environnement immédiat (quelques dizaines de mètres carrés) des socles des pylônes EDF. L'intensification du remblaiement s'est fait aux alentours des années 70. 

Chaque jour des dizaines de camions déversaient le contenu de leurs grosses bennes pendant qu'un bulldozer poussait et étalait le contenu sur les zones à combler. 

Il n’y avait pas que des gravas dans les bennes des camions car à cette époque, pas de prise de conscience de la nécessité de trier et recycler les matériaux et les carrières, à ciel ouvert ou en cavages, en fin d'exploitation, présentaient l'avantage d'être des poubelles gigantesques...

Passant le plus clair de mon temps sur "la Colline", j'ai assisté à ce remblaiement et vu toutes sortes de choses servir à combler la plus grande partie du site : 
des fûts d’huile et d’encre, de la peinture, des résines, des composants électroniques, des traverses de chemin de fer, et tout ce qui était déposé dans les rues des villes voisines les jours "des encombrants".
L'Histoire locale ne relate pas ces faits et pourtant en lieu et place de "terres calcaro-marneuses" c’est une bombe polluante qui se déverse en silence sur le quartier des Abbesses.
Car, avant que l'herbe ne finisse par repousser, Il faut rappeler que le site était on ne peut plus clairement nommé et repéré par les riverains sous le doux nom de "La Décharge" ...
Les arbres n'avaient pas le temps de pousser, ils étaient enfouis sous des monticules de remblai apportés par les camions de l'entreprise Magny.


A l'emplacement de l'actuel cimetière de l'Est, dans la cote du Chesnay se trouvait une autre décharge. Je me souviens encore de l'odeur de déchets, forcément : il s'agissait de tonnes d'ordures ménagères qui étaient étalées chaque jour par les bulldozers.

S'indiqner que la commune de Gagny "pollue" le site c'est se moquer du monde quand on sait ce qu'il y a dans le sol à cet endroit.
En blanc les zones de la carrière qui ont été remblayées